Vernissage samedi 1 juillet, 18h à 20h
Salle des fêtes, Lamalou-les-Bains
Exposition du dimanche 2 juillet au dimanche 9 juillet, 15h à 18h
En juillet 2023 seront exposées les sculptures de Eric Meersman.
Cliquez sur son nom pour en savoir plus.
QUI INVENTA L'AUTRE
Né en 1950 en tant qu'artiste visuel, il s'est perdu pendant de nombreuses années en tant qu'économètre et informaticien. Après une dizaine d'années de bénévolat dans le domaine de la coopération en Afrique, Il est finalement revenu, il y a quelques années, à l'académie de sculpture de Gand.
Les sculptures sont des univers, des histoires et, comme pour les romans, elles sont inévitablement en partie autobiographiques. Mais alors que la littérature vous entraine dans l'histoire, une sculpture laisse beaucoup plus de place à l'interprétation. Le contexte détermine le point de vue, la perspective et donc les histoires. Le sens change en fonction
des personnes qui les regardent, du cadre dans lequel se trouvent les sculptures, de leur état d’esprit.
Mes images sont-elles des installations ? À proprement parler, c'est exact. Je pars souvent d'une image assez traditionnelle qui, une fois terminée, devient le point de départ pour construire l'histoire, lui donner un sens. Pour ce faire, j'ajoute des éléments : des éléments visuels physiques, éventuellement dans différents matériaux ; le son peut également en faire partie. L'ensemble, avec son emplacement spécifique, devient l'image, mon histoire.
Une fois l'histoire écrite, c'est au spectateur/lecteur de lui donner un sens de son point de vue, de sa perspective, de son contexte. Comme pour un livre, un film, il faut créer l'espace, prendre le temps d'entrer dans l'histoire.
Je peux raconter une histoire précise et détaillée pour chacune de mes images : comment elles ont été créées, quelles sont les références en jeu, quels sont les lieux, les évènements. Il m'arrive parfois de vouloir le faire pour une image, mais je pense que le flou qui l'entoure aide à créer un espace pour que le spectateur construise son propre sens, sa propre histoire, sa propre atmosphère.
L’exposition : Qui inventa l’autre.
"Nous", "l'autre", de quoi parlons-nous ? Qui est cet autre ? Cet autre est-il fascinant, enrichissant ou, au contraire, inintéressant, gênant, problématique ? Où finit le "nous" et où commence "l'autre" ? Qu'est-ce qui fait de quelqu'un "l'autre" ? S'agit-il d'une culture, d'un pays, d'une langue, d'une couleur de peau, d'un sexe ou d'une préférence sexuelle différents ? Sur la base de l'une de ces caractéristiques, l’autre devient-il un groupe qui se considère comme "nous" ?
Nos enfants, nos parents peuvent-ils être "l'autre" ? Mon voisin peut-il être "l'autre" ? Peut-il être "nous" s'il parle la même langue, si ses parents vivaient déjà là, ou si ses parents vivaient déjà là mais qu'il est d'une autre couleur ? L'"autre" est-il riche, pauvre, intelligent, stupide ?
Maintenant que nous avons compris ce qu'est "l'autre", comment nous comportons-nous à son égard ? Sommes-nous intéressés, accueillants ? Devons-nous avoir peur de l'autre, veut-il les choses qui sont les nôtres, en avons-nous assez ? Ou, au contraire, apporte-t-il des choses qui nous amusent, nous fascinent, nous enrichissent ?
Faut-il isoler les autres pour rester "nous" ? Faut-il les isoler pour qu'ils n'affectent pas notre culture, ou les accueillir pour qu'ils l'enrichissent ?
Et qui est vraiment "nous" et qui est "l'autre" lorsque "l'autre" nous regarde ?
Existe-t-il des principes généraux ? Le visiteur doit-il se comporter selon les règles, les attentes de son hôte ? L'hôte doit-il comprendre les habitudes du visiteur ? Le respect est-il mutuel ? Trouvons-nous l'autre dans le pays hospitalier où nous passons nos vacances ?
In extremis... est-ce que l'autre est de l'autre côté de la ligne de front, cet autre sur lequel il faut tirer, condamné comme nous à se battre et à mourir pour la patrie ?